Mauvaise santé buccodentaire et VHP

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Une étude parue dans la revue Cancer Prevention Research1 a révélé que les personnes ayant une mauvaise santé buccodentaire couraient un risque accru de contracter le papillomavirus humain (VPH) des muqueuses orales. On estime que ce virus serait responsable de 40 à 80 % des cancers oropharyngés. Or, l’incidence de ces cancers où la présence de l’ADN du VPH  a été détectée connaît une croissance rapide dans le monde.

Bien qu’une mauvaise hygiène buccodentaire et une mauvaise santé buccodentaire soient associées aux cancers de la bouche et de l’oropharynx, cette étude présente les premières données probantes d’un lien éventuel entre une mauvaise santé buccodentaire et un risque accru d’infection buccale attribuable au VPH.

Des chercheurs du Centre des sciences de la santé de l’Université du Texas ont analysé des données provenant de l’Enquête nationale sur l’examen de la santé et de la nutrition (États-Unis), qui comportait des données sur la santé buccodentaire de 3439 personnes entre 30 et 69 ans. Quatre éléments ont servi à tracer un portrait de la santé buccodentaire : l’autoévaluation de la santé buccodentaire générale, la perception d’une éventuelle maladie des gencives, l’utilisation d’un rince-bouche au cours des sept derniers jours pour traiter un problème dentaire, et le nombre de dents perdues. L’enquête comportait aussi des données sur les infections des muqueuses orales par le VPH selon 19 sous-types à faible risque et 18 sous-types à risque élevé – y compris les types 16 et 18, soit les principales sous-espèces de VPH à risque élevé associées aux cancers de la bouche et de l’oropharynx.

Les résultats montrent qu’une mauvaise santé buccodentaire accroît les risques de contracter une infection des muqueuses orales par le VPH, peu importe les autres facteurs de risque connus, tels le tabagisme et des relations sexuelles buccogénitales avec de nombreux partenaires.

Selon ces résultats, les auteurs de l’étude avancent qu’une mauvaise santé buccodentaire accroît la susceptibilité à une infection attribuable au VPH parce qu’un ulcère, une lésion des muqueuses ou une inflammation chronique créent des points d’entrée pour le virus dans l’épithélium buccal. Il faut approfondir la recherche sur les mécanismes par lesquels les maladies buccales peuvent être associées à un accroissement du risque d’infection par le VPH.

Des études antérieures ont établi un rapport entre la prévalence générale du VPH et les relations sexuelles buccogénitales, le nombre de partenaires sexuels au cours de la vie ainsi que le nombre actuel de cigarettes fumées quotidiennement. La présente étude suggère de maintenir une bonne santé buccodentaire pour réduire le risque d’infection et de cancers de la bouche attribuables au VPH.

Référence

  1. Bui TC, Markham CM, Ross MW, Mullen PD. Examining the Association between Oral Health and Oral HPV Infection. Cancer Prev Res. 2013;6(9):917-24. Epub 2013 Aug 21.