JADC Express Numéro 5, 2011

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Numéro 5, 2011


Un service aux membres destiné à vous renseigner sur de nouvelles publications importantes, utiles à votre pratique.

Le JADC s'est associé encore une fois à des membres des programmes d'études supérieures en prosthodontie et en parodontie de la Faculté de médecine dentaire de l'Université de Toronto, programmes dirigés par les Drs Asbjørn Jokstad et Jim Lai respectivement. Sous la direction du Dr Jokstad, un conseiller de rédaction pour le JADC, ces résidents font une évaluation critique d'articles d'intérêt qui ont été publiés récemment dans des ouvrages de prosthodontie et de parodontie. 

Je vous invite à lire un bref message du Dr Jokstad, dans lequel il explique l'origine, le format et les raisons d'être de ces séminaires de recensement de la littérature qui sont organisés par le département.

Le JADC tient à remercier sincèrement les éditeurs des articles sélectionnés qui ont accepté de donner accès gratuitement aux articles intégraux jusqu'au 14 août 2011. Veuillez suivre les liens indiqués dans l'encadré Notes et nouvelles pour en savoir davantage sur ces publications.

Cordialement,

Dr John P. O'Keefe
Rédacteur en chef du JADC
jokeefe@cda-adc.ca




L'évaluation critique des 4 articles suivants a été faite par le Dr Asbjørn Jokstad et les résidents des programmes d'études supérieures en prosthodontie et en parodontie de l'Université de Toronto.


   

Le Dr Daniel Kobric, membre du programme d'études supérieures en parodontie de l'Université de Toronto, a sélectionné :

Safii SH, Palmer RM, Wilson RF. Risk of implant failure and marginal bone loss in subjects with a history of periodontitis: a systematic review and meta-analysis. Clin Implant Dent Relat Res. 2010;12:165-74.

L'accès à la version intégrale de cet article est expiré.


 

Perle clinique du JADC :

  • Après un traitement sur implant, les patients qui ont des antécédents de parodontite pourraient être plus à risque de résultats indésirables tels qu'une augmentation de la perte osseuse marginale péri-implantaire et l'échec de l'implant.

Quelle est la principale question clinique examinée dans cet article?

Le risque de perte osseuse marginale autour des implants dentaires ou d'échec de l'implant est-il plus élevé chez les patients qui ont des antécédents de parodontite que chez les sujets dont le parodonte est sain?

Quelle est la norme de soins cliniques actuelle ou quel est l'état actuel des connaissances sur cette question?

Le risque de perte osseuse marginale ou d'échec de l'implant pourrait être plus élevé chez les personnes qui ont des antécédents de maladies parodontales.

Pourquoi est-il important de répondre à cette question clinique?

Il importe que les patients qui nous consultent pour la perte de dents due à une parodontite soient informés de tous les risques associés à la mise en place d'un implant dentaire, ainsi que des mesures à prendre pour réduire ces risques au minimum. Ainsi, bien que statistiquement rare, l'échec de l'implant est l'un des risques associés à cette procédure.

Quelle est la principale conclusion de l'article?

Une quantité modérée de données semblent indiquer que le risque d'échec de l'implant et de perte osseuse marginale est plus élevé chez les personnes ayant des antécédents de parodontite.

Quelle évaluation faites-vous de la qualité de cet article et des données qui le sous-tendent?

Cet article présente un examen systématique de grande qualité. Les résultats montrent que la perte osseuse crestale est environ deux fois plus marquée chez les patients qui ont des antécédents de parodontite. En ce qui a trait au risque d'échec de l'implant, il varie de 0 % à 3,3 % chez les personnes en bonne santé et de 1,6 % à 11,2 % chez celles avec atteinte parodontale.

Les résultats indiquent également un meilleur taux de survie des implants chez les patients sans antécédents de parodontite. Certaines études ont toutefois fourni peu de précisions sur la consommation de tabac ou la qualité de l'occlusion des participants – des  facteurs connus pour leurs effets sur le succès de l'implant. Ces facteurs pourraient donc avoir eu un effet de confusion sur les résultats des méta-analyses.

Quelle conclusion le clinicien devrait-il tirer des résultats de cette étude, quant à leur incidence possible sur la pratique clinique?

Les cliniciens peuvent informer les patients qui ont perdu des dents à cause de maladies parodontales que le risque d'échec de l'implant pourrait être un peu plus élevé pour eux que pour les personnes en bonne santé. Le maintien d'un parodonte en bonne santé peut toutefois réduire ce risque.

   

Le Dr Mohammed Zahran, membre du programme d'études supérieures en prosthodontie de l'Université de Toronto, a sélectionné :

Hasanain F, Durham J, Moufti A, Steen IN, Wassell RW. Adapting the diagnostic definitions of the RDC/TMD to routine clinical practice: a feasibility study. J Dent. 2009;37:955-62.

L'accès à la version intégrale de cet article est expiré.


 

Perle clinique du JADC :

  • Le protocole d'examen clinique-problèmes temporomandibulaires (PEC-PTM; clinical examination protocol-temporomandibular disorders [CEP-TMD]) semble offrir une solution de rechange acceptable aux critères diagnostiques de recherche des problèmes temporomandibulaires (CDR/PTM; research diagnostic criteria for temporomandibular disorders [RDC/TMD]) pour poser un diagnostic chez les patients chez qui l'on soupçonne un PTM.

Quelle est la principale question clinique examinée dans cet article?

Évaluation de la fiabilité, de la validité et de la faisabilité d'une nouvelle méthode de diagnostic physique des problèmes temporomandibulaires (PTM), conçue pour être utilisée en pratique clinique courante.

Quelle est la norme de soins cliniques actuelle ou quel est l'état actuel des connaissances sur cette question?

Les critères diagnostiques de recherche des problèmes temporomandibulaires (CDR/PTM) constituent l'outil de référence actuel pour le diagnostic des PTM.

Pourquoi est-il important de répondre à cette question clinique?

Les CDR/PTM ont été conçus pour servir à des fins de recherche. Il serait utile d'avoir un nouvel outil qui pourrait simplifier le diagnostic des PTM dans l'exercice courant de la médecine dentaire.

Quelle est la principale conclusion de l'article?

Le potentiel diagnostique du PEC-PTM se compare à celui des CDR/PTM. Cet outil offre aux dentistes une démarche pratique et intuitive pour le diagnostic physique des PTM en pratique clinique.

Quelle évaluation faites-vous de la qualité de cet article et des données qui le sous-tendent?

Bien que cette étude transversale soit dans l'ensemble bien conçue, la mesure de fiabilité n'a pas tenu compte de la fiabilité intra-examinateur (c.-à-d., demander à un même examinateur de répéter le diagnostic à différents moments).

Quelle conclusion le clinicien devrait-il tirer des résultats de cette étude, quant à leur incidence possible sur la pratique clinique?

Le PEC-PTM peut être utilisé pour aider le clinicien à diagnostiquer un PTM dans le contexte clinique habituel.

Ressources connexes :

Pour plus de détails sur les CDR/PTM et le PEC-PTM, consultez les sites www.rdc-tmdinternational.org/ et www.ncl.ac.uk/dental/AppliedOcclusion/ (en anglais seulement). Vous trouverez également sur ces sites Web des observations et des formulaires d'examen.

   

La Dre Eszter Somogyi-Ganss, membre du programme d'études supérieures en prosthodontie de l'Université de Toronto, a sélectionné :

Fricton J, Look JO, Wright E, Alencar FG Jr, Chen H, Lang M, et al. Systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials evaluating intraoral orthopedic appliances for temporomandibular disorders. J Orofac Pain. 2010;24:237-54.

L'accès à la version intégrale de cet article est expiré.


 

Perle clinique du JADC :

  • Les appareils de stabilisation durs ou autres types d'appareil intrabuccal peuvent procurer un soulagement prolongé de la douleur chez un patient ayant un PTM.

Quelle est la principale question clinique examinée dans cet article?

Dans quelle mesure les appareils intrabuccaux sont-ils efficaces pour soulager la douleur chez les patients qui ont des problèmes temporomandibulaires (PTM)?

Quelle est la norme de soins cliniques actuelle ou quel est l'état actuel des connaissances sur cette question?

Plusieurs types d'appareils sont actuellement utilisés pour traiter des PTM, notamment les appareils de stabilisation faits d'acrylique dur et mou, les appareils de positionnement antérieur et les appareils d'occlusion antérieure. Bien que ces appareils soient largement utilisés, leur sécurité et efficacité en conditions cliniques suscitent toujours des débats.

Pourquoi est-il important de répondre à cette question clinique?

En raison du grand nombre d'appareils aujourd'hui offerts pour le traitement des PTM, et des allégations que font les fabricants au sujet de ces appareils, il est difficile de trouver des données scientifiques qui permettent de comparer les avantages relatifs des divers appareils.

Quelle est la principale conclusion de l'article?

Lorsqu'ils sont bien ajustés, les appareils de stabilisation durs procurent un certain soulagement de la douleur causée par les PTM, comparativement à l'absence d'appareils ou de traitements. Ces appareils sont tout aussi efficaces que les thérapies comportementales, les pharmacothérapies et l'acupuncture et n'ont pas les effets indésirables associés à d'autres types d'appareils.

Quelle évaluation faites-vous de la qualité de cet article et des données qui le sous-tendent?

Cette recension systématique est d'une grande qualité méthodologique et son contenu fournit de bonnes données sur la prise en charge optimale des patients ayant des PTM.

Quelle conclusion le clinicien devrait-il tirer des résultats de cette étude, quant à leur incidence possible sur la pratique clinique?

Le praticien prudent peut utiliser les appareils de stabilisation durs ou d'autres appareils pour traiter des PTM, mais les patients doivent être suivis de près afin de prévenir les effets indésirables.

   

La Dre Carol Forster, membre du programme d'études supérieures en parodontie de l'Université de Toronto, a sélectionné :

Walter MH, Weber A, Marré B, Gitt I, Gerss J, Hannak W, et al. The randomized shortened dental arch study: tooth loss. J Dent Res. 2010;89:818-22.

L'accès à la version intégrale de cet article est expiré.


 

Perle clinique du JADC :

  • La mise en place d'une prothèse partielle amovible dento-portée peut être bénéfique et ne comporter qu'un risque minime de perte subséquente de dents chez les patients dont les dents postérieures sont manquantes.

Quelle est la principale question clinique examinée dans cet article?

Dans quelle mesure les effets de la perte de dents diffèrent-ils selon que la prothèse partielle amovible est faite d'après le concept de l'arcade dentaire raccourcie (ADR) (non-remplacement des molaires) ou par la mise en place d'une prothèse partielle amovible avec remplacement des molaires?

Quelle est la norme de soins cliniques actuelle ou quel est l'état actuel des connaissances sur cette question?

La plupart des études sur les restaurations par ADR sont fondées sur des questionnaires ou des essais cliniques rétrospectifs qui concluent que ce concept mérite d'être sérieusement pris en considération durant la planification du traitement. Il importe toutefois de mener d'autres essais cliniques dans le cadre d'études expérimentales bien conçues, car peu de recherches ont examiné le succès à long terme des restaurations avec ADR.

Pourquoi est-il important de répondre à cette question clinique?

Le concept de l'ADR pourrait non seulement s'avérer une option économique, mais aussi assurer des fonctions buccales acceptables au patient.

Quelle est la principale conclusion de l'article?

Les résultats après 3 ans montrent que la perte de dents et autres paramètres cliniques ne sont pas (ou ne sont que faiblement) associés au type de traitement prothétique utilisé dans les cas d'ADR.

Quelle évaluation faites-vous de la qualité de cet article et des données qui le sous-tendent?

Il s'agit d'un essai comparatif randomisé sur 3 ans qui a été bien conçu. Cependant, il aurait été intéressant que les auteurs incluent les restaurations sur implant parmi les interventions examinées (les raisons en justifiant l'exclusion sont expliquées brièvement dans la section Discussion).

Quelle conclusion le clinicien devrait-il tirer des résultats de cette étude, quant à leur incidence possible sur la pratique clinique?

Selon les résultats après 3 ans, la technique par ADR pourrait offrir une solution fiable et moins coûteuse. Les cliniciens devraient toutefois être conscients de l'importance de tenir compte des préférences des patients au moment de la prise des décisions cliniques. Les résultats sur 5 ans devraient être publiés à une date ultérieure.

Ressources connexes :

D'autres articles qui traitent de la même cohorte de patients :

Luthardt RG, Marré B, Heinecke A, Gerss J, Aggstaller H, Busche E, et al. The Randomized Shortened Dental Arch study (RaSDA): design and protocol. Trials. 2010;11:15.

Wolfart S, Heydecke G, Luthardt RG, Marré B, Freesmeyer WB, Stark H, et al. Effects of prosthetic treatment for shortened dental arches on oral health-related quality of life, self-reports of pain and jaw disability: results from the pilot-phase of a randomized multicentre trial. J Oral Rehabil. 2005;32(11):815-22.

Message du Dr Asbjørn Jokstad

Il existe une quantité impressionnante de nouveaux comptes rendus de recherche. Différentes stratégies sont utilisées par nos collègues pour traiter cette surabondance d'information. Pour sa part, le programme de résidence en prosthodontie de l'Université de Toronto a opté pour le concept de la responsabilité collective comme formule pour se tenir à jour sur les recherches les plus novatrices dans cette discipline.

Chaque semaine, le département tient un séminaire dynamique de 90 minutes durant lequel 2 résidents en prosthodontie et 2 en parodontie présentent et défendent ce qu'ils considèrent être les meilleurs articles parmi 25 publications spécialisées choisies. Dans une ambiance compétitive et néanmoins amicale, le groupe débat et fait une évaluation critique des articles présentés.

Les résidents jugent les articles en fonction de leur originalité, de la nouveauté de l'analyse et de la clarté de présentation. Ils discutent de tous les aspects liés à l'étiologie, au diagnostic, au traitement, à la prévention et au pronostic. Certains articles sélectionnés présentent d'importantes données nouvelles que les dentistes ou l'équipe dentaire pourraient penser intégrer à leur pratique quotidienne.

En consultation avec le JADC, nous chercherons à présenter aux dentistes canadiens ce qui nous semble être les avancées cliniques les plus importantes et les plus pertinentes dans le domaine de la prosthodontie et de l'interface prosthodontie–parodontie.

Asbjørn Jokstad, DDS, PhD
Chef du département de prosthodontie, Faculté de médecine dentaire
Université de Toronto

 

 


Le JADC est l'organe officiel de l'Association dentaire canadienne, offrant un dialogue entre l'association nationale et la communauté dentaire. Il sert à publier d'intéressants articles scientifiques et cliniques et à informer les dentistes sur des sujets importants pour la profession.





NOTES ET NOUVELLES

Jetez un coup d'œil sur les publications qui paraissent dans ce numéro

Clinical Implant Dentistry and Related Research
(éditeur : Wiley-Blackwell)

Journal of Dentistry
(éditeur : Elsevier)

Journal of Orofacial Pain
(éditeur : Quintessence Publishing)

Journal of Dental Research
(éditeur : SAGE)


Pour en savoir plus sur les programmes de prosthodontie et de parodontie de l'Université de Toronto.


Congrès de l'ADC 2011: Naviguer l'avenir – Nouvelles visions, bases historiques

Du 4 au 6 août à Halifax
(N.-É.)

L'ADC aimerait remercier les commanditaires suivant pour leur généreux appui du Congrès de l'ADC 2011.  Partenaires platine: CDSPI, Aurum Ceramic et American Express. Partenaires du programme: Nobel Biocare, Philips Consumer Lifestyle, Wrigley Canada, Scotiabank, 3M Canada Company et BMO. Visitez www.cdaconvention2011.com


Congrès dentaire mondial de la FDI: New horizons in oral health care

Du 14 au 17 septembre à Mexico (Mexique)

Inscrivez-vous dès aujourd'hui à la 99e édition du Congrès dentaire mondial de la FDI. Vous trouverez tous les détails sur le congrès, y compris l'hébergement, la programmation scientifique et sociale ainsi que le salon commercial dans le site Web de la FDI.

Visitez www.fdi2011.org


Symposium sur la dentisterie gériatrique: What will your dental practice look like in ten years?

Le 15 octobre à Toronto (Ontario)

L'Université de Toronto organise un symposium d'une journée sur les considérations de traitement pour les personnes âgées. L'accent sera mis sur les procédures cliniques pratiques qui peuvent être effectuées en cabinet. Le symposium mettra en vedette 8 experts nationaux du domaine de la dentisterie géraitrique. Visitez www.utcde.ca/course-pages-11-12/geriatric-dentistry.php


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