Les maladies parodontales et les risques pour la grossesse

Je ne comprends pas pourquoi le groupe de la Dre Fahey¹ s'attendait à ce que leurs patients obtiennent des résultats différents de ceux observés dans le cadre de l'étude multisites de l'Université de Pennsylvanie², qui a conclu à l'absence de liens entre la santé parodontale et les issues défavorables de la grossesse. Le traitement ne confère pas non plus d'avantages, car 3 vastes essais contrôlés randomisés multisites^3-5 n'ont révélé aucune diminution des issues défavorables de la grossesse chez le groupe expérimental par rapport au groupe témoin. La liste de références de l'article inclut des revues systématiques qui concluent que les soins parodontaux ne réduisent pas les issues défavorables de la grossesse, ainsi que la revue systématique par Polyzos et coll.⁶ qui fait état de différences lorsque de bonnes études « bien conçues » sont comparées à des études mal conçues.

Réponse de l'auteure

Je vous remercie de votre demande. Au moment de la conception de notre étude¹, en 2004, nous avions passé en revue plusieurs petites études qui laissaient croire à un lien entre la prématurité, l'insuffisance de poids à la naissance et les maladies parodontales. Les éléments de preuve à l'époque éveillaient la curiosité, et la plausibilité biologique était étonnante. Nous avons fait un examen des ouvrages disponibles avant d'entreprendre notre propre étude, et cet examen a révélé des études positives et négatives, le nombre d'études positives établissant un lien entre la prématurité, l'insuffisance de poids à la naissance et les maladies parodontales étant légèrement supérieur. N'ayant découvert aucune étude canadienne durant notre recherche documentaire, nous voulions savoir si un tel lien pouvait aussi exister dans notre population.

Durant la collecte, l'analyse de nos données et la rédaction de notre rapport, une grande quantité de données ont continué d'être publiées dans ce domaine. Au moment où nous avons été prêts à soumettre notre étude à une révision par des pairs, un certain nombre de vastes études randomisées et de méta-analyses présentant les résultats que vous résumez dans votre lettre avaient été publiées.

Malgré votre conclusion selon laquelle il n'existe aucune preuve corroborant le lien entre les maladies parodontales et les issues défavorables de la grossesse, une vaste quantité d'études établissent une relation entre les maladies parodontales et certaines maladies chroniques (diabète, hypertension, maladies cardiovasculaires, etc.). Ces études sont si bien documentées qu'il est légitime de se demander – pourquoi n'y aurait-il pas de lien entre les maladies parodontales et les issues défavorables de la grossesse? Aussi soumettons-nous aux parodontistes notre dilemme concernant la littérature actuelle : pourrait-on attribuer le manque de preuves d'effets indésirables en obstétrique au caractère inadéquat de l'outil utilisé pour mesurer les maladies parodontales durant la grossesse, ce qui expliquerait l'impossibilité d'établir un lien avec les issues défavorables de la grossesse? Nous espérons que la réflexion et les recherches se poursuivront afin que nous puissions mieux comprendre les maladies parodontales en obstétrique.