Presque la moitié des adultes vivant aux États-Unis et âgés de 30 et plus souffrent de maladie parodontale. C’est ce qui ressort d’une récente étude1 menée par des chercheurs des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) et publiée dans le Journal of Dental Research. Suivant cette étude, plus de 47 % des adultes (64,7 millions) sont atteints de parodontite, soit 38 % de la population adulte âgée de 30 et plus, et 64 % des adultes âgés de 65 et plus sont atteints d’une parodontite modérée ou grave.
Par ailleurs, l’étude réaffirme les disparités sociodémographiques en santé buccodentaire révélées par des enquêtes nationales antérieures. Les hommes sont plus à risque que les femmes de souffrir de la maladie parodontale. Parmi les groupes raciaux et ethniques étudiés, les Hispano-américains accusent la prévalence de parodontite la plus élevée. La parodontite prévaut davantage chez les fumeurs et augmente suivant les niveaux croissants de pauvreté et un faible niveau d’éducation.
Nouvelles méthodes pour estimer la parodontite
Les niveaux de maladie parodontale signalés dans l’étude et relevés en fonction des données du cycle du National Health and Nutrition Examination Survey [(NHANES) – Enquête nationale sur la santé et la nutrition] de 2009 et 2010, sont supérieurs à ceux des enquêtes nationales précédentes –, mais pas seulement parce que la parodontite est à la hausse. Selon les chercheurs, il est plus probable que cette étude donne une vraie estimation de la maladie parodontale, parce que c’est la première fois que l’enquête nationale utilise un examen parodontal complet de la bouche (EPCB) au lieu d’un examen parodontal partiel de la bouche (EPPB). Les enquêtes utilisant les protocoles de l’EPPB prenaient seulement les mesures de quadrants choisis ou de 1 à 3 sites par dent – pouvant donc n’avoir pas détecté la maladie autour des dents non examinées. Par contre, le protocole de l’EPCB mesurait la perte d’attachement et la profondeur de sonde de 6 sites par dent pour toutes les dents (sauf les troisièmes molaires). Étant donné la distribution inégale de la parodontite dans la bouche, les estimations précédentes faites en fonction d’un EPPB peuvent avoir mésestimé considérablement les taux de prévalence actuels.
Au Canada, selon l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS), environ 80 % des adultes (ayant des dents) sont considérés comme étant en bonne santé eu égard à la perte d’attachement et ce, malgré le fait que la gingivite atteint plus du tiers des adultes de 20 à 79 ans. Le Dr Amir Azarpazhooh, professeur adjoint à la Faculté de médecine dentaire de l’Université de Toronto, déclare : « Ces chiffres paraissent bons en comparaison avec les résultats de l’étude des CDC. Cependant, les comparaisons directes entre les résultats de l’étude des CDC et ceux de l’étude de l’ECMS ont des limites réelles – surtout si l’on songe qu’il y a d’importantes différences méthodologiques entre ces 2 études importantes. » L’une des principales différences méthodologiques est que les données de l’ECMS proviennent seulement de 8 molaires et de 2 dents antérieures, comparativement aux données de la NHANES provenant d’un examen complet de la bouche.
Le NHANES se poursuivra jusqu’en 2014. Les chercheurs comptent élargir l’échantillon de certains sous-groupes de la population étudiée afin d’améliorer leurs estimations d’un problème de santé dentaire publique important dans la population adulte des États-Unis.
Référence
- Eke PI, Dye BA, Wei L, Thornton-Evans GO, Genco RJ, Beck J, et al. Prevalence of Periodontitis in Adults in the United States: 2009 and 2010. J Dent Res. 2012;91(10):914-20. Epub 2012 Aug 30.