La carie de la petite enfance, principale cause de chirurgie ambulatoire chez les enfants canadiens

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Selon une étude1 de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), la carie de la petite enfance (CPE) est à l’origine du tiers de toutes les chirurgies ambulatoires chez les enfants canadiens d’un à cinq ans. Le rapport de l’ICIS met en lumière jusqu’à quel point la santé buccodentaire est négligée chez les enfants canadiens et sensibilise l’opinion publique à l’égard d’un trouble de santé évitable.

« Il est possible de prévenir la carie dentaire, explique le Dr Peter Doig, président de l’ADC. Les enfants devraient être vus par un dentiste avant l’âge d’un an et suivis régulièrement par la suite. Ces consultations en bas âge permettent de repérer et de traiter tout signe de carie, sont l’occasion d’inculquer de bonnes habitudes d’hygiène dentaire et constituent un investissement dans la santé pour toute la vie. »

Cette étude a examiné les données sur deux ans du taux de chirurgie ambulatoire liée à la CPE. Ces chirurgies ont presque toujours été effectuées sous anesthésie générale. Chacune des années, quelque 19 000 enfants ont subi une chirurgie dentaire – la plupart du temps pour des obturations ou des extractions – et ont passé en moyenne 82 minutes dans la salle d’opération. Dans tout le pays, le taux de chirurgie ambulatoire, exprimé en nombre d’opérations par 1000 enfants, oscillait entre 8,4 en Ontario et 97,2 au Nunavut. Le Québec a choisi de ne pas prendre part à l’étude.

L’étude a aussi relevé une corrélation entre le risque de subir une chirurgie ambulatoire liée à une CPE et le lieu de résidence de l’enfant :

  • les quartiers ayant une proportion élevée de résidents autochtones avaient un taux près de neuf fois supérieures à celui des quartiers comptant peu de résidents autochtones;
  • les quartiers moins nantis, d’après un index du revenu des ménages, de l’emploi et de la scolarisation, avaient un taux près de quatre fois supérieures à celui des quartiers cossus;
  • les régions rurales avaient un taux trois fois supérieures à celui des régions urbaines.

En plus des risques afférents aux chirurgies ambulatoires sous anesthésie générale pour traiter la CPE, le rapport présente les répercussions financières de telles procédures. L’estimation des frais hospitaliers annuels s’élevait à 21,2 millions de dollars, sans compter les coûts associés aux chirurgiens dentaires et aux anesthésistes. Le temps de déplacement des familles était considérable – plus du cinquième d’entre elles ont dû voyager deux heures ou plus pour obtenir des soins. Aussi, l’utilisation des ressources hospitalières pour traiter la CPE a allongé le temps d’attente associé à d’autres soins pédiatriques urgents.

Les auteurs de l’étude croient que le rapport sous-estime l’incidence de la CPE sur la santé des enfants parce que seules les interventions ambulatoires ont été prises en compte. La demande de ce type de chirurgie dépasse la capacité de bien des hôpitaux. Par exemple, le rapport cite des statistiques de la Colombie-Britannique selon lesquelles certains enfants ont dû attendre près de 28 semaines avant d’avoir une chirurgie dentaire.

Pour lire le rapport complet, consultez le site Web de l’ICIS. L’énoncé de position de l’ADC sur la CPE se trouve dans le site Web de l’ADC.

Référence

  1. Institut canadien d’information sur la santé. Traitement des caries dentaires évitables chez les enfants d’âge préscolaire : coup d’œil sur la chirurgie d’un jour sous anesthésie générale [consulté le 2013 Oct 24]. Disponible au : www.cihi.ca