Numéro 6, 2010

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Numéro 6, 2010


Un service aux membres destiné à vous renseigner sur de nouvelles publications importantes, utiles à votre pratique.

Dans ce numéro du JADC Express, nos collaborateurs vous proposent des articles sur les agents de scellement des fissures, l’efficacité de la soie dentaire, les stimulateurs cardiaques et les appareils dentaires, et le bisphénol A.

Le JADC tient à remercier encore une fois les généreux éditeurs des articles sélectionnés qui offrent un accès gratuit aux articles intégraux jusqu’au 16 décembre 2010. Pour en savoir plus sur ces publications, cliquez sur les liens dans la section Notes et nouvelles.

Vous pouvez maintenant consulter le numéro courant du JADC Express et les anciens numéros à partir de notre site Web à JCDAf.ca. Vous trouverez également sur notre site, parmis les additions récentes, de nouvelles ressources pratiques pour les dentistes élaborées par le Comité des affaires cliniques et scientifiques de l’ADC. Deux documents d’orientation accompagnés chacun d’une foire aux questions portant sur les instruments médicaux et les matériaux de greffe pour les soins dentaires constituent des guides de consultation rapide pour les praticiens dentaires.

N’oubliez pas de vous abonner au fil RSS du JCDAf.ca ou de nous suivre sur Twitter à : JADCTweets. Ces outils vous permettent de vous tenir au courant de tout nouveau matériel clinique et scientifique qui est affiché dans le site JCDAf.ca. Et n’hésitez pas à m’envoyer un courriel ou un microbillet («tweet») avec vos suggestions de sujets à aborder dans les prochains numéros du JADC Express.

Cordialement,

Dr John P. O'Keefe
Rédacteur en chef du JADC
jokeefe@cda-adc.ca

    

Agents de scellement des fissures


Le Dr Daniel Boyd est professeur adjoint des biomatériaux au département des sciences buccodentaires appliquées à la faculté de médecine dentaire de l’Université Dalhousie. Le Dr Boyd recommande :

Yengopal V, Mickenautsch S, Bezerra AC, Leal SC. Caries-preventive effect of glass ionomer and resin-based fissure sealants on permanent teeth: a meta analysis. J Oral Sci. 2009;51(3):373-82.

Texte intégral de l'article
L'accès à la version intégrale de cet article est expiré.

Points clés :

  • Les auteurs de cet article préconisent que la mesure primaire pour évaluer le succès des programmes de scellement des puits et des fissures soit davantage la prévention de la carie que d’autres variables de substitution comme, par exemple, le taux de rétention.
  • Dans cette optique, les auteurs examinent les données sur l’efficacité des ciments de verre ionomère (CVI) et des résines composites comme matériaux de scellement des fissures.
  • Leur recherche documentaire a porté sur 9 bases de données en anglais et 2 en portugais. Parmi les 112 articles recensés, 11 répondaient aux critères d’inclusion (8 essais et 3 revues systématiques).
  • Au terme d’une méta-analyse, les auteurs ont constaté que les CVI et les résines composites ont tous deux un effet préventif significatif sur la carie.
  • Autre élément significatif, les auteurs soutiennent qu’aucune donnée ne démontre la supériorité de l’un ou l’autre de ces matériaux pour prévenir la carie, les deux semblant convenir tout autant à une application clinique comme matériau de scellement des fissures.
  • Les auteurs reconnaissent toutefois que leur analyse comporte des limites, notamment l’absence des CVI à haute viscosité qui ont récemment été mis en marché pour le scellement des fissures. Selon les auteurs, les CVI à haute viscosité offriraient un meilleur taux de rétention dans les puits et fissures que les CVI à basse viscosité (72 % c. 50 % après 3 ans).
  • S’appuyant sur l’analyse du principal effet biologique recherché (prévention de la carie), les auteurs soulignent la nécessité de mener d’autres essais contrôlés randomisés de haute qualité pour mieux évaluer l’efficacité des CVI et des résines composites employés pour le scellement des fissures.

Raisons pour recommander cet article :

Les auteurs exposent un point de vue qui suscite la réflexion des cliniciens – à savoir que le succès des programmes de scellement des fissures devrait être évalué en fonction du principal résultat biologique recherché (prévention de la carie) plutôt que de la principale mesure de substitution (taux de rétention). À la lumière des principales conclusions de l’article (selon lesquelles les CVI et les résines composites s’équivalent), le Dr Richard Niederman de l'Institut Forsyth a formulé un commentaire1 dans une récente édition de Evidence-Based Dentistry dans lequel il conclut que, compte tenu des avantages des CVI sur les résines (p. ex., quantité de fluorure libéré, meilleure pénétration des CVI dans les puits et fissures en raison de leur viscosité moindre et de leur plus grande tolérance à l’humidité), les cliniciens «observeront sans doute d’ici 10 ans la modification des recommandations en faveur de l’utilisation du verre plutôt que de la résine dans les programmes de scellement».

Référence

  1. Niederman R. Glass ionomer and resin-based fissure sealants–equally effective? Evid Based Dent. 2010;11(1):10.
    
 

L'utilisation de la soie dentaire et la plaque dentaire


Le Dr Carlos Flores-Mir est directeur du programme d’études supérieures en orthodontie et chef de la division d’orthodontie à l’Université de l’Alberta. Le Dr Flores-Mir recommande :

Berchier CE, Slot DE, Haps S, Van der Weijden GA. The efficacy of dental floss in addition to a toothbrush on plaque and parameters of gingival inflammation: a systematic review. Int J Dent Hygiene 2008;6(4):265-79.

Texte intégral de l'article
L'accès à la version intégrale de cet article est expiré.

Points clés :

  • L’utilisation de la soie dentaire combinée à un brossage adéquat des dents est depuis longtemps considérée comme la norme de soins pour maintenir une santé buccodentaire et parodontale optimale.
  • Les auteurs de cet examen systématique concluent que les données scientifiques n’appuient pas l’usage interproximal quotidien de la soie dentaire combiné au brossage manuel des dents pour tous, bien que cette pratique puisse être bénéfique dans des cas précis.
  • Cette conclusion suscite la controverse et doit être interprétée avec prudence.
  • La méthodologie utilisée dans cet examen systématique comporte des limites. Notamment, les auteurs ont analysé les données de référence et les résultats séparément, au lieu d’analyser les différences observées dans le temps comme le veut la démarche statistique normalisée.
  • Parmi les autres limites, mentionnons l’hétérogénéité entre les études, l’absence d’uniformité dans la mesure des résultats (p. ex., plaque, saignement et gingivite) qui rend difficile l’intégration de toutes les données disponibles dans la méta-analyse, ainsi que la non-évaluation des résultats en situations réelles.
  • Compte tenu de ces limites, il semble indiqué que les professionnels dentaires continuent de donner à leurs patients des conseils d’hygiène buccodentaire qui soient adaptés à chacun. Ces conseils peuvent inclure ou non l’usage interproximal de la soie dentaire en plus du brossage des dents, les dentistes devant déterminer le régime d’utilisation de la soie dentaire qui donnera les meilleurs résultats possible pour chaque patient.

Raisons pour recommander cet article :

La dentisterie fondée sur des données probantes prend de plus en plus de place dans la prise quotidienne des décisions cliniques. Les examens systématiques présentent un résumé méthodologiquement valable des meilleures données probantes disponibles. Et bien que ces examens confirment habituellement les démarches cliniques acceptées, ils peuvent parfois parvenir à des conclusions contradictoires qui remettent en question notre manière d’exercer la dentisterie. Le présent examen de l’efficacité de la soie dentaire combinée au brossage des dents nous donne un exemple éloquent d’une telle controverse. Malgré les lacunes méthodologiques de cet examen, les erreurs qui y sont relevées ne sont pas graves au point de rendre l’examen dénué d’intérêt. Par conséquent, même si les conclusions s’appuient sur des preuves limitées, cet examen devrait servir à nous rappeler que le plan de traitement devrait toujours être établi en fonction des besoins particuliers du patient.

    

Les stimulateurs cardiaques et les appareils dentaires


Le Dr Chris McCulloch détient une Chaire de recherche du Canada et est professeur du Matrix Dynamics Group à la faculté de médecine dentaire de l’Université de Toronto. Le Dr McCulloch recommande :

Roedig JJ, Shah J, Elayi CS, Miller CS. Interference of cardiac pacemaker and implantable cardioverter-defibrillator activity during electronic dental device use. J Am Dent Assoc. 2010;141(5):521-6.

Texte intégral de l'article
L'accès à la version intégrale de cet article est expiré.

Points clés :

  • Cette étude in vitro suggère que les lampes à polymériser et les détartreurs à ultrasons peuvent altérer la fonction de stimulation électrique des défibrillateurs cardioverteurs implantables (DCI) et des stimulateurs cardiaques, lorsque les appareils dentaires sont tenus suffisamment près des stimulateurs cardiaques (c.-à-d. à une distance de 6 à 9 pouces).
  • Cette étude n’indique toutefois pas si l’interférence de l’activité électrique se produit également in vivo – une démonstration qui nécessiterait la conduite d’une étude clinique manifestement plus complexe, mais néanmoins réalisable.
  • On ignore toujours dans quelle mesure les muscles, les tissus conjonctifs mous et le sang, ou le boîtier qui entoure le stimulateur cardiaque ou le DCI, peuvent protéger contre l’action d’interférence possible de ces appareils dentaires sur la stimulation électrique recherchée.
  • Il semblerait prudent que les dentistes consultent les cardiologues ou les médecins responsables des cliniques de stimulateurs cardiaques pour connaître les risques pour la santé des patients porteurs d’un stimulateur cardiaque ou d’un DCI qui reçoivent un traitement pour lequel on utilise un appareil dentaire électronique. Ces consultations devraient être établies en fonction des besoins spécifiques de chaque patient.
  • Les observations publiées dans cette étude du JADA sont intéressantes et sembleraient justifier la conduite d’une étude plus large (et peut-être in vivo) visant à mieux évaluer le risque et à déterminer quels appareils dentaires, utilisés à une distance précise du patient, peuvent nuire au fonctionnement des stimulateurs cardiaques et des DCI et altérer ainsi la fonction cardiovasculaire.

Raisons pour recommander cet article :

Les stimulateurs cardiaques et les DCI sont de plus en plus utilisés pour traiter l’arythmie cardiaque, en particulier chez les patients âgés. Des données récentes montrent que les lampes à polymériser et les détartreurs à ultrasons peuvent altérer l’activité normale de stimulation in vitro, lorsque l’appareil dentaire est tenu suffisamment près du stimulateur cardiaque. Il importe que les dentistes soient informés de ce risque de dysfonctionnement et consultent le médecin de famille ou le cardiologue des patients porteurs de tels appareils cardiaques afin de prendre des décisions cliniques informées.

    

Bisphénol A


La Dre Rocio Quinonez est professeure adjointe de clinique au département de dentisterie pédiatrique et de pédiatrie à l’École de médecine dentaire et de médecine de l’Université de Caroline du Nord. La Dre Quinonez recommande :

Fleisch AF, Sheffield PE, Chinn C, Edelstein BL, Landrigan PJ. Bisphenol A and related compounds in dental materials. Pediatrics 2010;126(4):760-8.

Texte intégral de l'article
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Points clés :

  • Cet article passe en revue des études sur la présence de bisphénol A (BPA) dans les matériaux dentaires, évalue les risques pour la santé des patients exposés au BPA par ces matériaux et offre aux cliniciens des conseils pratiques sur les moyens de réduire l’exposition potentielle au BPA.
  • Les résines dentaires sont principalement composées de dérivés du BPA – et plus particulièrement de diméthacrylate de glycidyle et de BPA (bis-GMA) et de diméthacrylate de BPA (bis-DMA) – et non de BPA pur. Le BPA peut toutefois être présent sous forme d’impureté dans certaines résines dentaires.
  • Des quantités traces de BPA ont été détectées dans la salive après l’application de résine, à la suite de l’hydrolyse du bis-DMA par les enzymes salivaires. La présence de BPA dans la salive est toutefois passagère et de courte durée (habituellement moins de 3 heures) après l’application de la résine. Le bis-GMA n’est pas sujet à cette réaction d’hydrolyse.
  • Certaines précautions peuvent être prises pour réduire la possibilité d’exposition transitoire à des quantités traces de BPA, immédiatement après l’application de résines de scellement ou de composites. Ces mesures incluent les suivantes : frotter la couche de monomère de surface à l’aide d’un rouleau de coton et de la pierre ponce; demander au patient de se rincer la bouche pendant 30 secondes, puis de cracher; et rincer à fond la zone traitée avec une seringue air-eau.
  • L’utilisation de bons moyens d’isolement, par exemple une digue dentaire, pourrait réduire encore plus le risque d’exposition.

Raisons pour recommander cet article :

Comme le BPA a été déclaré substance toxique par le gouvernement fédéral en octobre 2010, et que les médias mentionnent souvent les restaurations en résine et les agents de scellement des puits et fissures comme des produits pouvant contenir du BPA ou ses dérivés, les dentistes peuvent s’attendre à ce que les parents leur posent plus de questions sur l’innocuité de ces matériaux. L’article du Pediatrics présente un bon résumé sur l’état des connaissances scientifiques sur l’innocuité des matériaux dentaires pouvant contenir des dérivés du BPA.


Le JADC est l'organe officiel de l'Association dentaire canadienne, offrant un dialogue entre l'association nationale et la communauté dentaire. Il sert à publier d'intéressants articles scientifiques et cliniques et à informer les dentistes sur des sujets importants pour la profession.





NOTES ET NOUVELLES

Jetez un coup d’œil sur les publications qui paraissent dans ce numéro

Journal of the American Dental Association
(éditeur : Association dentaire américaine)

Journal of Oral Science
(éditeur : École de médecine dentaire de l’Université Nihon)

International Journal of Dental Hygiene
(éditeur : Wiley-Blackwell)

Congrès de l’ADC 2011 : Rendez-vous à Halifax en août

Le prochain congrès de l’ADC se tiendra à Halifax du 4 au 6 août 2011. Le thème du congrès est «Naviguer l’avenir—Nouvelles visions, bases historiques». Des renseignements sur l’inscription, les réservations d’hôtel et le programme social sont maintenant affichés sur le site : www.cdaconvention2011.com.

Présentation audiovisuelle dans le site JCDAf.ca

Hardwick F. Comment dois-je procéder lors de la première visite d’un jeune enfant chez le dentiste? J Can Dent Assoc.
2010;76:a145.

Lisez les petites annonces du JADC

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