Les cancers de la bouche et du pharynx s'accompagnent de taux de mortalité élevés, que l'on attribue habituellement à un diagnostic tardif. Une enquête a été menée auprès des dentistes de la Colombie-Britannique et de la Nouvelle-Écosse pour connaître leurs pratiques et leurs opinions au sujet des cancers de la bouche et du pharynx. Donc, en février 1998, un sondage ayant fait l'objet d'un essai préalable et comportant 41 questions a été posté à un échantillon aléatoire de dentistes de la Colombie-Britannique (n = 817), ainsi qu'à l'ensemble des dentistes de la Nouvelle-Écosse (N = 423). Une carte de rappel et un deuxième envoi postal ont été expédiés aux nonrépondants. Parmi les 670 dentistes ayant fourni des réponses utilisables (taux de réponse de 55,2 %), seulement 56,7 % ont estimé avoir des connaissances à jour sur le sujet. Les dentistes évaluent en moyenne 5 des 8 facteurs liés aux antécédents de santé, la plupart (88,0 %) interrogeant leurs patients sur leur consommation actuelle de tabac. Au total, 72,7 % des répondants pratiquent un examen de dépistage du cancer de la bouche chez tous leurs patients édentés, et ce à chaque visite, mais 10,9 % ne le font jamais. De même, 70,7 % des dentistes pratiquent toujours un examen de dépistage du cancer de la bouche chez les patients de 40 ans et plus au moment de la première visite, mais 9,8% ne le font jamais. Seulement 52,2 % des dentistes ont qualifié de bonne la formation sur le dépistage du cancer de la bouche reçue durant leur formation universitaire de premier cycle, et près des trois quarts de tous les dentistes (77,0 %) ont manifesté de l'intérêt pour des cours de formation continue sur ce sujet. Aucune différence d'importance statistique n'a été observée entre les 2 provinces (p > 0,01). Il serait donc utile d'offrir des cours de premier cycle et de formation continue aux dentistes de la Colombie-Britannique et de la Nouvelle-Écosse, pour parfaire leurs connaissances sur l'évaluation des antécédents de santé, l'examen de dépistage des cancers de la bouche et du pharynx et les stratégies de réduction des risques, par exemple les services de dés accoutumance au tabac.