Effets du moment et de la méthode choisis pour la préparation du logement du tenon sur l'étanchéité du matériau d'obturation canalaire résiduel : étude microbiologique in vitro

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Le traitement endodontique est une étape courante de la restauration prothétique. Ce type de traitement est indiqué non seulement dans les cas d'altération pulpaire, mais aussi lorsque l'on doit utiliser des tenons intraradiculaires. La technique utilisée pour préparer le logement du tenon est capitale, car il faut prendre soin de préserver l'étanchéité du canal radiculaire et les conditions d'asepsie obtenues par l'endodontie, afin d'éviter l'envahissement bactérien et la réinfection du canal radiculaire.Objectif : Évaluer les effets du moment (préparation immédiate ou différée) ainsi que la technique de préparation du logement du tenon sur l'étanchéité de l'obturation canalaire résiduelle et sur sa capacité de prévenir l'infiltration bactérienne coronaire. Selon l'hypothèse nulle, le moment et la technique de préparation n'auraient aucune incidence sur l'étanchéité de l'obturation apicale résiduelle. Matériel et méthodologie : La couronne de 66 dents monoradiculaires a été sectionnée à la jonction amélocémentaire. Les canaux ont été préparés par la technique apicocoronaire (step-back), puis ont été obturés avec de la gutta-percha thermoplastifiée et le scellant endodontique AH Plus. Les segments radiculaires ont ensuite été répartis de façon aléatoire en 8 groupes. Les témoins positifs (n = 3) ont fait l'objet d'une exploration instrumentale sans obturation. Les témoins négatifs (n = 3) ont fait l'objet d'une exploration instrumentale, puis ont été obturés et scellés avec du Cavit. Dans les 6 autres groupes (n = 10 chacun), le logement du tenon a été préparé, soit immédiatement après l'obturation, soit 7 jours plus tard, au moyen de fraises LA Axxes, de fouloirs chauffés ou de solvant appliqué avec une lime manuelle. Le tiers coronaire des canaux radiculaires préparés a été maintenu en contact avec de la salive artificielle contaminée par Enterococcus faecalis, et l'apex a été immergé dans une gélose trypsique-soja. L'ensemble a été conservé à 37 °C et surveillé quotidiennement pendant 90 jours. La présence de turbidité dans le milieu gélosé a été considérée comme un signe d'infiltration bactérienne, lui-même indicateur d'un bris d'étanchéité. La méthode de Kaplan-Meyer a été utilisée pour estimer les courbes de survie dans chaque groupe expérimental. Le test Mantel-Haenzel a été utilisé pour comparer les courbes de survie au niveau de signification de 5 %.Résultats : Aucune différence significative (p = 0,094) n'a été observée quant à la capacité des différentes techniques de préparation (immédiate ou différée) de prévenir l'infiltration bactérienne. Cependant, l'étanchéité des racines traitées immédiatement après l'obturation au moyen de fouloirs chauffés est demeurée excellente durant les 20 premiers jours; aucun des échantillons ainsi préparés n'a affiché d'infiltration bactérienne (turbidité du milieu). D'un point de vue clinique, cette période correspond au délai requis pour la préparation du logement du tenon et le scellement du tenon intraradiculaire. Conclusions : Aucune différence significative n'a été observée entre les techniques ou moments choisis pour la préparation du logement du tenon, en matière d'étanchéité du matériau d'obturation résiduel, et l'hypothèse nulle a été rejetée. À la lumière de ces résultats, on peut conclure que la présence de matériau d'obturation canalaire résiduel retarde, mais ne peut prévenir, l'infiltration bactérienne dans les canaux radiculaires exposés à l'environnement buccal.