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Les anesthésiques locaux seraient les médicaments les plus utilisés en dentisterie clinique. Ces médicaments sont généralement considérés comme des produits sans danger et on présume que l'incidence de réactions indésirables associées à leur administration est faible. Cependant, vu le nombre élevé d'injections d'anesthésiques locaux pratiquées par les dentistes, certaines réactions indésirables sont possibles et, de fait, se produisent. On ne possède toutefois aucune donnée publique précise sur l'utilisation totale et relative des diverses préparations d'anesthésiques locaux vendues sous forme de cartouches.Objectif : Recueillir, au moyen d'un sondage postal, des données sur les types et les quantités d'anesthésiques locaux utilisés par les dentistes ontariens en 2007.Matériel et méthodologie : En février 2008, un sondage a été envoyé par la poste à l'ensemble des 8058 dentistes accrédités par le Collège royal des chirurgiens dentistes de l'Ontario. Les dentistes devaient estimer leur utilisation annuelle récente d'anesthésiques locaux (durant l'année 2007) par la méthode de leur choix, par exemple à partir des relevés d'achat ou de commande. Ils devaient également indiquer si leur profil d'utilisation des anesthésiques locaux avait changé au cours des 2 dernières années et préciser, le cas échéant, quels changements avaient été apportés et pour quelles raisons.Résultats : Le nombre réel de réponses au sondage a été de 1395 (taux de réponse réel de 17,3 %). Selon les calculs, le nombre annuel moyen de cartouches utilisées par les dentistes a été de 1613; par extrapolation, le nombre total utilisé par l'ensemble des dentistes ontariens en 2007 a été estimé à 12 997 490. La lidocaïne 2 % avec épinéphrine 1:100 000 a été la préparation la plus utilisée (représentant 37,31 % du total), suivie de l'articaïne 4 % avec épinéphrine 1:200 000 (27,04 %) et de l'articaïne 4 % avec épinéphrine 1:100 000 (17,16 %). Les anesthésiques locaux contenant des vasoconstricteurs ont représenté plus de 90 % de l'ensemble des cartouches utilisées. Le classement des résultats en fonction de l'anesthésique local (plutôt que de la formulation) indique que l'articaïne a représenté 44,20 % de l'utilisation totale; viennent ensuite la lidocaïne (39,70 %), la mépivacaïne (8,61 %), la prilocaïne (6,81 %) et la bupivacaïne (0,68 %). Parmi les 1084 répondants ayant terminé le sondage, 170 (15,68 %) ont déclaré avoir modifié sensiblement leur profil d'utilisation des anesthésiques locaux au cours des 2 dernières années, contre 914 (84,32 %) qui ne l'ont pas fait. Enfin, la comparaison des résultats de 2007 à ceux obtenus en 1993 a révélé une légère diminution du nombre annuel total de cartouches utilisées par dentiste ontarien ainsi qu'une répartition différente des produits utilisés.Discussion : De nombreux facteurs influencent la décision du dentiste d'utiliser un anesthésique local dans une situation clinique particulière. L'évolution de l'exercice de la dentisterie au fil du temps pourrait expliquer la diminution observée dans l'utilisation annuelle d'anesthésiques par dentiste. Parmi les critères susceptibles d'influencer le choix d'un anesthésique en particulier, mentionnons l'efficacité perçue, la procédure à exécuter et la disponibilité du produit. Même si les anesthésiques dentaires locaux présentent une bonne fiche de sécurité, les données sur la quantité et le type d'anesthésiques utilisés par les dentistes pourraient être utiles pour toute réévaluation du profil avantages-risques de ces produits après leur mise en marché.