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L'usage du tabac reste une cause majeure des maladies et des décès évitables en Amérique du Nord. Il a des conséquences directes sur la santé buccodentaire telles que la sécheresse buccale, la mauvaise guérison des plaies, la récession gingivale, l'accroissement du risque de caries dentaires, les maladies parodontales et le cancer de la bouche.Des recherches nord-américaines récentes ont signalé une prévalence accrue de la consommation de cigarettes dans certains groupes, y compris chez les adultes autochtones (36 %72 %) et chez les jeunes autochtones (30 %77 %), par comparaison à la moyenne canadienne de 21,7 % et à la moyenne américaine de 23,3 %. Un taux d'incidence moins élevé a été signalé chez les jeunes qui participent à des sports organisés, ces athlètes étant de 21 % à 29 % moins susceptibles de fumer la cigarette.Les Jeux autochtones nord-américains, tenus en juillet 2002, ont constitué une occasion unique d'enquêter sur le taux de tabagisme chez les athlètes autochtones. Un échantillon de commodité de 163 athlètes autochtones ont répondu à un questionnaire permettant d'évaluer 40 variables liées à la démographie, à la protection de la bouche et à l'usage du tabac. L'article signale la prévalence du tabagisme et le désir des participants d'abandonner le tabac, de même que leur connaissance des risques pour la santé buccale associés au tabagisme.L'âge moyen des athlètes était de 19,6 ans; la plupart étaient des hommes (75,9 %) et des citoyens canadiens (81,0 %). Le taux de tabagisme était substantiellement inférieur à la moyenne nord-américaine signalée. Seuls 14,1 % (22 répondants parmi 156) ont signalé fumer actuellement et 38,2 % (58/152) ont signalé avoir déjà fumé. Le tabagisme excessif était peu courant, seulement 6 répondants sur 20 ayant signalé fumer au moins 6 cigarettes par jour. Tous sauf 14,3 % des fumeurs (3/21) ont indiqué un désir d'abandonner le tabac.Même si l'âge n'était pas associé au tabagisme actuel, les athlètes les plus âgés était significativement plus susceptibles (p ? 0,05) d'avoir déjà fumé (moyenne d'âge des athlètes ayant déjà fumé : 21,5 ans; n'ayant jamais fumé : 18,7 ans). Seuls 5,9 % des répondants (9/153) ont signalé utiliser actuellement du tabac sans fumée (c.-à-d., tabac à mâcher ou à chiquer) et 15,8 % (23/146) ont signalé avoir déjà utilisé du tabac sans fumée.Les utilisateurs de tabac à chiquer n'étaient pas significativement différents des non-utilisateurs quant à l'âge, et il n'y avait pas d'association significative entre l'utilisation de tabac à chiquer et la consommation de cigarettes. La plupart des utilisateurs de tabac à chiquer ont signalé un usage quotidien (66,7 % ou 7/9) et un désir d'abandonner cette habitude (75,0 % ou 6/8).Les athlètes connaissaient les effets du tabac sur la santé buccodentaire. En effet, 92 % d'entre eux étaient au courant de l'association qui existe entre le tabac et les maladies parodontales, la perte de dents et le cancer de la bouche. Plus de 75 % des répondants croyaient que l'usage du tabac augmente le risque de rejet social. Presque un tiers des athlètes pensaient que l'utilisation du tabac sans fumée était moins dommageable que le tabagisme classique.L'étude montre que l'usage du tabac actuel chez les athlètes autochtones est nettement inférieur à la moyenne nordaméricaine, soit moins de la moitié de la consommation chez les jeunes Nord-américains. Parmi les quelques individus qui utilisent le tabac, le degré de consommation était faible, et la plupart des utilisateurs souhaitaient rompre avec l'habitude.La participation à des sports organisés pourrait être un facteur de protection important contre l'usage du tabac dans une population où on observe un taux élevé de tabagisme. Il faudra effectuer d'autres recherches pour étudier cette hypothèse.