Variation des taux de fluoruration de l'eau dans les régions urbaines et rurales de l'Ontario

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La prévalence de la carie dentaire, des caries dentaires non traitées, des maladies parodontales et des extractions est plus élevée dans les populations rurales qu'urbaines. Selon le Comité consultatif national sur la santé rurale et les services sociaux des États-Unis, différents facteurs contribuent à cette disparité en matière de santé buccodentaire, y compris le manque de réseaux municipaux d'alimentation en eau fluorurée. Le coût de la fluoruration artificielle est un autre facteur. Ainsi, le coût par personne de la fluoruration est environ 6 fois plus élevé pour un réseau qui alimente une région de moins de 5000 habitants que pour un réseau dans une région qui compte plus de 20 000 habitants. L'accès à une eau artificiellement fluorurée est insuffisant, malgré les données qui prouvent que la fluoruration des eaux municipales constitue la meilleure mesure de soutien pour les personnes les moins en mesure de s'offrir des soins dentaires de prévention et de restauration et le fait que la fluoruration artificielle de l'eau a été qualifiée de méthode la plus rentable pour prévenir la carie dentaire. Au Canada, la fluoruration des réseaux municipaux d'alimentation en eau relève de la responsabilité des ministères provinciaux et territoriaux de l'Environnement. Et bien que la non-fluoruration de l'eau puisse contribuer à la dégradation de la santé buccodentaire dans les régions rurales, aucune étude n'avait été menée pour comparer les taux de fluoruration de l'eau dans les régions urbaines et rurales de l'Ontario.Objectif : Comparer les taux de fluoruration dans les réseaux urbains et ruraux de distribution d'eau en Ontario. Méthodologie : Un échantillon aléatoire composé de 17 municipalités urbaines et 17 municipalités rurales a été choisi parmi une liste de 445 municipalités. Le site Web du ministère de l'Environnement de l'Ontario (MEO) a été consulté pour connaître les stations de traitement (réseaux de distribution) qui approvisionnaient ces municipalités en eau. Les rapports sur la qualité de l'eau de 2007 publiés pour chacun de ces réseaux ont été obtenus et, lorsque le rapport n'était pas disponible, les auteurs ont communiqué directement avec le personnel des réseaux municipaux de distribution. Résultats : Dans les régions urbaines, l'eau de la plupart des réseaux de distribution (82 %) est artificiellement fluorurée, mais le pourcentage est beaucoup plus faible en régions rurales (18 %). La plupart des réseaux urbains (14 sur 17) satisfont également à la norme de 2000 du MEO (0,5 à 0,8 mg/L), cette fourchette incluant la norme récemment adoptée par Santé Canada (0,7 ± 0,1 mg/L). Par comparaison, la fluoruration artificielle de l'eau n'est pratiquée que par 3 des 17 municipalités rurales choisies et, dans 11 des 16 réseaux de distribution, les taux de fluorure sont sous-optimaux. Discussion : La fluoruration artificielle de l'eau est beaucoup plus susceptible d'être pratiquée en régions urbaines que rurales. Les réseaux de distribution urbains qui contrôlent les taux de fluorure respectent la fourchette de concentrations recommandée dans la norme de 2000 et il est probable que leurs citoyens obtiennent une eau dont le taux de fluorure est optimal. À l'inverse, la plupart des Ontariens qui vivent en régions rurales ont accès à une eau dont la concentration en fluorure est souvent inférieure aux normes du MEO. Cependant, les concentrations naturelles de fluorure dans les réseaux municipaux de certaines régions rurales du sud-ouest de l'Ontario dépassent largement la norme établie pour les eaux artificiellement fluorurées. Enfin, les quelque 20 % de propriétaires ontariens, qui vivent en régions rurales et dont l'approvisionnement en eau provient de petits puits locaux (non inclus dans cette enquête), peuvent faire analyser leur eau par des laboratoires commerciaux homologués par le MEO afin d'en connaître la concentration en fluorure.