Manque d’impartialité dans la publication de résultats d’essais cliniques

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Un éditorial1 paru dans le British Medical Journal (BMJ) expose le problème de la suppression d'information dans la publication de résultats d'essais cliniques de médicaments ou d'instruments médicaux. Les auteures y abordent en particulier les répercussions de ce manque d'impartialité sur les revues systématiques en général et sur les conclusions concernant les désavantages et les bienfaits des traitements. L'éditorial recommande de multiplier les efforts pour rétablir la confiance à l'égard des données scientifiques utilisées pour poursuivre ou améliorer le traitement des patients.

Manal Awad, BDS, MSc, PhD, est professeur agrégé et chef du département de dentisterie générale et spécialisée à l'Université de Sharjah dans les Émirats arabes unis. Le JADC a cherché à obtenir le point de vue du Dr Awad à la suite de la parution de l'éditorial du BMJ.

Commentaire du JADC

L'exercice de la dentisterie fondée sur les faits exige des dentistes qu'ils soient à l'affût des meilleures données existantes et qu'ils en tiennent compte pour offrir à leurs patients les soins les plus pertinents et les plus efficaces. L'éditorial1 du BMJ rappelle aux dentistes certaines incertitudes et controverses ayant trait aux données scientifiques à notre disposition, notamment le manque d'impartialité de certaines communications.

Il y a manque d'impartialité quand on fait paraître des recherches ayant donné des résultats significatifs qui vont dans le sens attendu, alors qu'on ne publie pas des études ayant mené à des résultats non significatifs ou contraires à ce qu'on attendait2. Plusieurs facteurs peuvent contribuer aux biais, y compris le fait que des chercheurs ne sont pas intéressés à signer des articles ne montrant pas les résultats prévus. Il se pourrait aussi que des rédacteurs en chef d'ouvrages scientifiques craignent de publier une étude n'ayant pas abouti aux résultats attendus ou que des évaluateurs hésitent à faire un examen positif dans ces cas.

Plus préoccupant encore, un manque d'impartialité peut parfois remonter aux bailleurs de fonds de la recherche. Par exemple, si une étude est financée par une société pharmaceutique privée, elle pourrait appuyer un nouveau traitement particulier au détriment de la norme de soins habituelle2. Une forme de biais plus nuancée peut se produire quand des chercheurs communiquent leurs résultats de manière sélective, sans égard au plan initial visé par les essais3.

Peu importe les motifs, les dentistes doivent d'abord et avant tout se demander si cette réalité aura une incidence sur les décisions prises en clinique et si elle nuira éventuellement aux patients. L'éditorial recommande d'intensifier les efforts pour réduire les répercussions d'un manque d'impartialité en demandant aux grandes revues biomédicales d'inciter leurs évaluateurs à accorder une attention particulière aux études qui pourraient présenter d'importants résultats négatifs. En s'assurant de rendre accessible tous les résultats des essais cliniques, ils préviendraient efficacement la dissimulation de certains résultats d'études.

Références

  1. Loder E, Godlee F. Missing clinical trial data: setting the record straight. BMJ. 2010;341:c5641.
  2. Crawford JM, Briggs CL, Engeland CG. Publication bias and its implication for evidence-based decision making. J Dent Educ. 2010;74(6):593-600.
  3. Moreno SG, Sutton AJ, Turner EH, Abrams KR, Cooper NJ, Palmer TM et al. Novel methods to deal with publication biases: secondary analysis of antidepressant trials in the FDA trial registry database and related journal publications. BMJ. 2009;339:b2981.