Résumé
Objectif : Mieux comprendre comment les symptômes signalés par les patients après une radiothérapie pour un cancer de la tête et du cou pourraient dépendre de facteurs non liés aux effets localisés de la radiothérapie.
Méthodologie : Au départ, 50 patients devant subir une radiothérapie pour un cancer de la tête et du cou ont accepté de participer à cette étude d'observation prospective. Un examen de la cavité buccale a été réalisé avant le début du traitement, puis deux fois par semaine durant la période de traitement. Un dernier examen a été effectué de 4 à 6 semaines après la fin du traitement chez les 33 participants qui ont terminé le traitement. À chaque consultation, les signes cliniques de stomatite étaient évalués à l'aide d'outils de notation cliniques. Les participants devaient également répondre à un questionnaire utilisant une échelle visuelle analogue pour évaluer dans quelle mesure ils estimaient que la stomatite avait altéré des fonctions buccales courantes. Le degré de corrélation entre les signes et les symptômes à divers moments au cours de l'étude a été évalué à l'aide d'un modèle linéaire mixte à mesures répétées. Les participants qui présentaient les signes les plus marqués de stomatite mais qui ne ressentaient qu'une douleur légère et que des effets indésirables limités sur leurs fonctions buccales (n = 6) ont été comparés à ceux chez qui la stomatite était limitée mais causait une douleur et des effets indésirables plus graves (n = 7). Une comparaison a également été effectuée entre les participants chez qui le degré de corrélation entre les signes et les symptômes était faible ou modéré (n = 5) et ceux chez qui le degré de corrélation était très élevé (n = 10). Des analyses bidimensionnelles simples ont été réalisées pour faire ces comparaisons.
Résultats : Les corrélations entre les divers signes et symptômes à tous les moments de l'étude variaient considérablement d'une personne à l'autre. Les caractéristiques des participants des deux sous-cohortes, définies comme un degré de corrélation entre les signes et les symptômes faible ou modéré et très élevé, étaient comparables sauf pour ce qui est de l'âge (p < 0,05; test t). De même, aucune différence n'a été observée entre les participants des deux sous-cohortes, soit ceux qui présentaient d'importants signes mais peu de symptômes et ceux qui présentaient peu de signes mais d'importants symptômes, pour ce qui est des variables consignées.
Conclusion : Les patients atteints de cancer de la tête et du cou signalent souvent des effets indésirables de stomatite radio-induite sur leurs fonctions buccales quotidiennes, mais qui ne correspondent pas avec les observations cliniques objectives. Les symptômes signalés par les patients devraient être inclus dans toute étude interventionnelle sur la stomatite, et les tendances au fil du temps devraient être analysées en fonction des variations intra-individuelles, plutôt qu'interindividuelles.
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