Les besoins en traitements orthodontiques préventifs et interceptifs chez un groupe d'enfants canadiens urbains âgés de 6 et 9 ans

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La reconnaissance précoce des malocclusions développementales et la possibilité d'un traitement orthodontique non compliqué peuvent réduire au minimum les traitements futurs onéreux ou les supprimer.Objectif : Cette étude a été conçue pour évaluer la possibilité d'une thérapeutique orthodontique préventive chez les enfants de familles à revenu limité. On s'est servi d'un indice modifié des besoins en traitements préventifs et interceptifs (IPION) pour déterminer la nécessité de tels traitements chez des enfants d'âge scolaire âgés de 6 et 9 ans.Méthodologie : Au total, 395 enfants ont été examinés et divisés en 2 groupes selon l'âge de 6 ou 9 ans. On a obtenu un consentement éclairé, et tous ceux présents à l'école le jour de l'étude ont été admis. Chaque enfant a fait l'objet d'une évaluation individuelle. Plusieurs composantes de l'occlusion ont été enregistrées, y compris la relation molaire, l'occlusion croisée, la béance, le surplomb vertical et le surplomb horizontal, de même que les variables dentaires comme la présence de caries et la perte précoce de dents.Toutes les caractéristiques ont reçu un score en fonction des critères établis par IPION. Ces scores ont ensuite été additionnés pour donner un résultat total, qui renseigne sur la nécessité d'un traitement orthodontique préventif ou interceptif.Résultats : On a observé une prévalence élevée des caries dans la dentition temporaire (enfants de 6 ans : 30,4 %; enfants de 9 ans : 20,6 %) et de la perte précoce des dents primaires (enfants de 6 ans : 11,9 %; enfants de 9 ans : 29,4 %). Un surplomb horizontal important (?5 mm) a été noté chez 11,2 % des enfants de 6 ans et chez 17,5 % de ceux de 9 ans. Un surplomb vertical également important (? aux deux tiers des incisives inférieures couvertes) a aussi été constaté chez 24,1 % des enfants de 6 ans et chez 23,2 % de ceux de 9 ans. L'occlusion croisée était plus courante dans le segment antérieur que dans le segment postérieur dans les 2 groupes.Dans le groupe des 6 ans, 10,5 % ont présenté une forme ou une autre d'occlusion croisée antérieure, alors que chez les 9 ans, cette proportion s'élevait à 11,9 %. Quant à la prévalence de l'occlusion croisée postérieure, elle était de 3,0 % dans le groupe des 6 ans, mais de 7,8 % chez les 9 ans. Une béance antérieure a été constatée chez 10,0 % des enfants de 6 ans et chez 6,7 % de ceux de 9 ans. La plupart des enfants ont obtenu un score IPION se situant entre 1 et 4, mais cette proportion était plus élevée chez les enfants de 6 ans (61,7 %) que chez les 9 ans (55,7 %).On a décelé des problèmes orthodontiques éventuels chez 20,9 % des enfants de 6 ans et chez 37,0 % de ceux de 9 ans. Aucune différence statistiquement significative (p > 0,05) n'a été constatée entre les sexes ni entre les groupes d'âge à l'aide du test du x2.Discussion : Les traitements orthodontiques préventifs et interceptifs fournis par un dentiste généraliste plutôt que par un orthodontiste spécialiste peuvent supprimer la nécessité des traitements orthodontiques futurs coûteux ou en diminuer le prix. L'éducation des patients, le traitement au fluorure, les agents de scellement, les dépistages réguliers et les restaurations de base peuvent améliorer la thérapeutique orthodontique préventive.Par ailleurs, on peut effectuer d'importants travaux d'orthodontie interceptive avec des appareils amovibles assez peu coûteux, notamment les appareils d'expansion et d'élimination d'habitudes, les mainteneurs d'espace et les correcteurs d'occlusion croisée. La plupart des malocclusions développementales identifiées dans l'étude se prêteraient à un traitement d'orthodontie interceptive.